Steve Chrétien, candidat à la mairie : « Préserver Montferrier, construire son avenir »

Steve Chrétien, candidat à la mairie : « Préserver Montferrier, construire son avenir »

À 39 ans, ancien adjoint aux affaires scolaires et au sport, Steve Chrétien a consacré cinq années à l’action municipale au service des habitants. Fort de cette expérience, il se porte aujourd’hui candidat à la mairie avec une ambition claire : préserver le cadre de vie et l’identité du village tout en portant une vision pour son avenir.

Dans cet entretien, il partage les priorités de son projet. Il ira aussi à la rencontre des Montferriérains et Montferriérains le 25 septembre à 19 h, salle Les Coulisses, lors d’une réunion publique destinée à échanger sur cette vision et à continuer le dialogue avec les habitants.

Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature à la mairie de Montferrier ?

Parce que Montferrier mérite une équipe qui prépare l’avenir tout en préservant le cadre de vie, pas une équipe qui gère les urgences en improvisant. J’ai vu de l’intérieur comment les décisions sont prises. Trop souvent sans vision, sans méthode et sans associer les habitants.

Je me présente pour proposer une alternative crédible, structurée et sérieuse au service de tous les Montferriérains.

Et puis, il y a aussi une raison plus personnelle : je me suis marié avec une Montferriéraine dont la famille est installée ici depuis six générations. Montferrier, je l’ai choisi. Et au fil du temps, j’y ai noué des attaches fortes, humaines et profondes. Mes filles sont nées ici. Ce village, c’est le leur. Et c’est devenu le mien.

Mon engagement n’est pas contre quelqu’un, il est pour Montferrier : préserver notre cadre de vie et tracer une vision pour demain.

Qui êtes-vous, quel est votre parcours professionnel et politique ?

Je suis juriste de formation. J’ai travaillé en cabinet d’avocats, puis comme directeur juridique. Aujourd’hui, je suis consultant : j’accompagne les directions juridiques pour qu’elles soient plus efficaces, plus agiles, plus responsables dans leur gestion.

J’ai aussi été adjoint au maire de Montferrier, en charge des affaires scolaires et du sport. C’est une fonction que j’ai exercée avec un vrai sens du terrain. En mai 2025, j’ai quitté la majorité car je ne me reconnaissais plus dans sa façon de faire.

Je viens de l’intérieur, je sais comment ça fonctionne… et surtout pourquoi ça fonctionne mal.

Où vous situez-vous sur l’échiquier politique ?

Je suis de droite. Pas par réflexe partisan, mais parce que je crois à la responsabilité, au respect de l’argent public, à l’autorité quand elle est juste.

Et je crois aussi qu’on ne dirige pas une commune sans voir les fragilités, sans entendre les besoins, sans tendre la main quand c’est nécessaire. Je ne joue pas un rôle, je prends position. Sans étiquette sur le front, mais avec un cap clair : faire ce qui est juste, même quand c’est difficile.

Cela dit, cette campagne ne se mène pas seul. Et ma liste reflète justement cette conviction : elle rassemble des Montferriéraines et Montferrierains de sensibilités diverses de droite, du centre, et au-delà unis par un objectif commun : travailler sérieusement, avec méthode, pour l’intérêt de tous.

Ce qui m’importe, ce n’est pas d’où vient une idée, c’est où elle mène. Ce qui compte, ce n’est pas l’étiquette, mais l’intérêt général du village.

Quel est le profil de l’équipe de colistiers qui vous soutient et vous accompagne dans cette campagne électorale ?

Ce sont des Montferriéraines et Montferriérains engagés, compétents, enracinés. Il y a des actifs, des retraités, des parents d’élèves, des professionnels de santé, du logement, de l’éducation, de l’environnement, des artisans, etc. S’ils ont choisi de s’engager, c’est par attachement à Montferrier : préserver ce qui fait sa force et construire une vision commune.

Ce sont des gens de terrain, avec une vraie connaissance de Montferrier et notamment pour certains actifs dans les milieux associatifs de la commune. 

Notre force, c’est que chacun s’engage par conviction et par attachement à Montferrier. C’est aussi une équipe déjà complète, prête à prendre ses responsabilités dès demain.

Quelles valeurs défendez-vous avec votre liste ?

L’exigence, l’intégrité, le respect et l’écoute. Et surtout, la volonté de gouverner autrement. On veut en finir avec les décisions prises à huis clos, les projets flous, les habitants mis devant le fait accompli. On veut remettre du dialogue, de la méthode, du bon sens dans l’action publique.

Et surtout, garder cette idée simple : servir une commune, c’est d’abord servir ses habitants.

Ce n’est pas une liste de promesses : c’est une liste de principes.

Quand et comment comptez-vous échanger directement les habitants de Montferrier ?

Vous savez, je rencontre déjà beaucoup de Montferrieraines et de Montferrierains au quotidien et j’échange avec eux : sur le marché, aux écoles, lorsque je fais mes courses dans le village, dans les évènements municipaux, etc.

Mais il y aura un vrai temps fort : le jeudi 25 septembre à partir de 19h, salle Les Coulisses. Là, je présenterai ma vision pour Montferrier, mes projets structurants, et surtout j’écouterai les habitants. Ce sera un moment de débat et d’échange, ouvert à toutes celles et ceux qui se sentent concernés par l’avenir du village. 

Quel bilan tirez-vous de l’actuelle majorité municipale ?

Une occasion ratée, malgré un contexte favorable. Trop de flou, trop d’improvisation. Beaucoup de sujets ont été ignorés ou mal traités : la rénovation de l’école, l’absence de moyens pour la police municipale, les habitants ne se sentent pas écoutés.

Ce qui frappe, ce n’est pas tant ce qui a été mal fait… que tout ce qui n’a pas été fait ni correctement réfléchi. Pas de stratégie, pas de cap. Ils ont eu cinq ans pour agir. Le problème, c’est que leur bilan se résume en 5 minutes !

Quels sont les sujets qui vous opposent réellement à la majorité municipale ?

Ce qui nous oppose, ce sont des dossiers très concrets, qui touchent à la manière de gérer l’argent public, à la capacité d’anticipation et au respect des habitants.

L’OAP du Devézou, d’abord : un projet d’urbanisation structurant en entrée de village, lancé à neuf mois des élections. J’ai proposé de le reporter après les municipales, pour permettre un vrai débat démocratique. La majorité refuse.

Le quartier des Bugadières, ensuite : à l’origine, l’agrandissement de la salle de danse devait accueillir des médecins à l’étage. Les médecins se sont retirés. Le projet a été maintenu… sans destination claire pour les salles du haut. Résultat : un bâtiment de 160 m² pour plus d’un million d’euros. Ça fait cher le flou.

La fermeture de l’accès au lotissement de la Devèze : les riverains ont subi une explosion du trafic à cause de la fermeture du pont du Lez, des travaux à Girac et de l’arrivée de la ligne 5. L’association syndicale a décidé de fermer l’accès. Ce que je reproche à la maire, qui aujourd’hui a décidé de ne pas se représenter, c’est d’avoir refusé d’ouvrir le dialogue, alors que des solutions existaient.

L’école enfin. Rénovée pour 1,6 million d’euros. Mais dès les premières pluies, elle prend encore l’eau. Le système de chauffage/rafraîchissement est censé être « dernier cri », mais les relevés montrent 17°C dans certaines classes l’hiver, et plus de 29°C l’été. Comment peut-on investir autant… pour un tel résultat ?

Et pendant ce temps, le logement social est inexistant avec 140 000 euros de pénalité annuelle et la perte du droit de préemption retiré par le Préfet, la jeunesse oubliée, des cambriolages plus nombreux, et les habitants jamais consultés.

Ce qui nous oppose, c’est une différence radicale de méthode : là où la majorité dépense sans évaluer, décide sans concerter et agit sans corriger, nous proposons une autre voie : celle du sérieux, du dialogue et du résultat.

Quels sont les dossiers prioritaires auxquels vous vous attaquerez si votre liste gagne les élections municipales ?

Quatre priorités s’imposent dès le début du mandat :

1. Le parc sous le château. Nous voulons transformer ce site en véritable poumon vert et lieu de vie intergénérationnel : un espace de nature, de détente, de sport et de culture pour rassembler toutes les générations autour du cœur historique du village. Plus globalement, nous souhaitons rendre aux Montferrieraines et Montferrierains leurs espaces verts communs.

2. La jeunesse. La grande oubliée. Il est urgent de créer des lieux, des activités et des projets pour qu’elle puisse s’épanouir à Montferrier. Nos jeunes doivent avoir envie de rester. Nous mettrons en place un conseil municipal des jeunes (11-18 ans) avec un budget dédié à la réalisation de leurs projets pour cette génération.

3. La sécurité. Les cambriolages se multiplient dans les quartiers. Le sujet n’a pas été pris à bras-le-corps ces dernières années. Nous devons renforcer les effectifs de la police municipale et leur donner plus de moyens pour assurer la tranquillité publique. Montferrier ne dispose que de deux policiers municipaux pour 4 200 habitants. Je souhaite doubler, voire tripler, les effectifs afin d’assurer des rondes régulières, en coordination avec la gendarmerie.

4. Le logement. Depuis cinq ans, rien n’a été fait. Résultat : 140 000 € d’amende chaque année, la perte du droit de préemption, et une convention signée avec l’État qui dépossède la commune de ses choix. J’ai voté contre cette convention. Cette inaction nous oblige aujourd’hui à agir. Je propose une politique de logement équilibrée, maîtrisée et fidèle à l’identité de Montferrier : acquérir progressivement de petites surfaces existantes dans le village, les rénover et les transformer en logements communaux accessibles, réservés en priorité à nos jeunes qui veulent s’installer et à nos aînés qui veulent rester. N’oublions pas qu’aujourd’hui 70% des ménages français sont éligibles à un logement dit « social » selon les plafonds de ressources fixés par l’État.


Si vous êtes élu, quelle sera votre première décision en tant que maire ?

Dès le début du mandat, je commanderai un audit indépendant sur les finances, les ressources humaines et les projets en cours, s’il en existe. L’objectif est simple : établir un état des lieux clair, partagé et transparent. Les habitants ont le droit de savoir où nous en sommes avant de parler de là où nous voulons aller. Cet audit nous permettra de connaître précisément nos marges de manœuvre pour engager une action responsable et crédible.

Quel rapport comptez-vous entretenir avec la Métropole Montpellier Méditerranée en cas de victoire ?

Un rapport exigeant et constructif. Montferrier ne peut pas rester sur le bord de la route. Il faut que la commune soit respectée, entendue, défendue. Ça suppose d’être crédible, structuré et capable de négocier.

Pas en opposition systématique, mais en partenaire qui connaît ses dossiers. On ne sera ni suiveurs, ni spectateurs. On sera partenaires exigeants et indépendants.

Montferrier-sur-Lez, dont vous avez célébré les 90 ans de la dénomination en mai dernier, constitue le poumon vert de ce secteur montpelliérain. À l’heure où il est urgent de prendre soin de l’environnement, quelles seront vos principales actions ?

Nous avons une responsabilité particulière. Montferrier est un village nature, le poumon vert de la Métropole de Montpellier, mais il ne le restera pas si nous n’avons pas de vision d’ensemble des futurs aménagements.

Nous défendrons une stratégie urbanistique cohérente, pour anticiper l’avenir et ne pas le subir. Ensuite, nous développerons des mobilités douces concrètes, pas juste des promesses sur des plans, ou des dessins sur le sol. Nous souhaitons une politique énergétique municipale ambitieuse et réfléchie. Enfin, nous entamerons une vraie valorisation de nos espaces verts, en les rendant accessibles, entretenus et vivants. 50% du territoire de la commune est couvert par des espaces naturels, mais beaucoup sont inutilisés. Je veux les transformer en lieux de vie où toutes les générations se retrouvent. Regardez la place des Grèses située au cœur du village. Elle manque de dynamisme. Notre équipe souhaite la végétaliser davantage, de soutenir les commerçants déjà présents et en attirer de nouveaux.

Mais surtout, nous refusons une écologie de façade. L’écologie ne doit pas être un mot magique qu’on ressort à chaque campagne : elle doit être pensée avec les habitants, pour les habitants, avec rigueur et bon sens.

Je défends une écologie intelligente, pas une écologie d’annonce. Montferrier doit prendre toute sa place au sein de la métropole dans la définition de la politique globale écologique.

A ce titre, le Lez traverse Montferrier sur plusieurs kilomètres. Comment assurer à la fois la protection du fleuve et le rendre accessible aux habitants ?

Le Lez est une richesse naturelle pour Montferrier. Notre responsabilité est double : protéger ce fleuve et permettre aux habitants d’en profiter. Nous devons d’abord préserver sa biodiversité et la qualité de son eau, en limitant les pollutions et en respectant les zones sensibles. C’est un enjeu majeur. Mais il faut aussi essayer de l’ouvrir davantage aux Montferriérains par des aménagements doux et respectueux : sentiers piétons, parcours pédagogiques, zones de détente intégrées au paysage. L’idée n’est pas d’en faire un espace bétonné, mais un lieu de promenade et de respiration en harmonie avec son environnement naturel.